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Plus de F-15EX en compensation de l'A-10 !

L'administration Trump a annoncé vouloir augmenter sensiblement le nombre de Boeing F-15EX « Eagle II » afin de compenser en partie le départ à la retraite des Fairchild A-10 « Warthog ».

Les A-10 proches de la retraite @ USAF


Le plan de retraite

L’administration a divulgué le plan de retraite dans le cadre de la demande de budget de 211 milliards de dollars destinée à l’USAF pour l’exercice 2026. De ce montant, 184,9 milliards de dollars sont alloués à L'USAF et 26,1 milliards de dollars à la division espace. Le ministère cherche également à obtenir 38,6 milliards de dollars supplémentaires par le biais d’un programme de réconciliation budgétaire, qui comprend 24,7 milliards de dollars pour l’USAF et 13,8 milliards de dollars pour la division de l’espace.

Si le projet de loi de réconciliation est adopté, le département de l’USAF recevrait un financement total de 249,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 17,2 % par rapport à l’exercice 2025. Cependant, s’il n’est pas adopté et que la demande initiale reste inchangée, la Space Force serait confrontée à une réduction budgétaire de 8,7 %, tandis que le financement de l’Air Force resterait presque stable.

En parallèle, l’USAF a déclaré que, conformément à une directive du secrétaire à la Défense Pete Hegseth de réaffecter 8 % des dépenses globales de défense, elle accélérerait le retrait des plates-formes existantes afin de libérer des ressources pour les efforts de modernisation. Cela comprend des investissements accrus pour le bombardier le B-21 « Raider » et le Boeing F-47 NGAD et d’autres systèmes avancés.

L’élimination complète de la flotte de A-10 est l’un des éléments les plus importants de ce plan. L’USAF estime depuis plusieurs années que le rôle du A-10 est devenu de plus en plus limité dans un environnement de conflit contesté en pleine évolution.

Rappelons que l’USAF a progressivement réduit la flotte d’A-10 avec l’approbation du Congrès, après avoir fait face à une forte résistance au Capitole. Alors que certains législateurs continuent de défendre l’utilité de l’avion dans les missions d’appui aérien rapproché, en particulier dans les situations de conflits de faible intensité, la majorité a rejoint l’avis de l’Air Force en faveur de plates-formes offrant une plus grande capacité de survie et une plus grande flexibilité dans l’espace aérien contesté.

La proposition de l’exercice 2026 va maintenant être transmise au Congrès, où les législateurs décideront d’autoriser ou non le plan de retraite.

Repenser l'appui rapproché (CAS)

Si l’A-10 n’est plus adapté pour l’appui rapproché dans un conflit moderne, d’autres avions le sont également. Et c’est l’ensemble du concept CAS qui doit être repensé à l’avenir. Le terme « Air » est-il toujours tout à fait adéquat dans le nom et la définition du CAS ? (C'est-à-dire que le mot « Air » implique uniquement le soutien fourni par avion ?

Un concept « Air Only » doit-il évoluer vers une vision cross-service/domaine ? Par exemple avec des tirs conjoints/tir indirects ?

Les équipements, les actifs, la formation d'aujourd'hui doivent évoluer et se standardiser pour faire face aux changements technologiques et conceptuels du futur. En effet, les ressources sont moins nombreuses et plus chères et leur utilisation doit être optimisée pour un meilleur résultat.

Les composants doivent accepter le fait que l'état d'esprit de l'assistance rapprochée doit changer radicalement d'une intervention uniquement aérienne à un concept interservices/multidomaines (éventuellement à « tous les domaines ») pour contrer les défis futurs du champ de bataille moderne. L'évolution des menaces ne permettra plus aux équipages d'opérer en toute liberté comme ils le faisaient auparavant. Parce qu'il sera toujours impératif de fournir un soutien rapproché où et quand il est nécessaire aussi rapidement et aussi précisément que possible, un changement radical de la doctrine et des CAS est nécessaire. Non seulement il faudra enseigner au personnel l'importance de la réflexion commune, mais il faudra également changer institutionnellement la façon dont nous nous formons et opérons ensemble. Il va sans dire qu'un changement aussi radical aura des conséquences historiques et des implications sur l'environnement de commandement.

Plusieurs remplaçants

De ce point de vue, il n’y a pas « un » mais des remplaçants à l’A-10. De l’artillerie fonctionnant en mode guerre réseau (canons, roquettes guidées), des drones d’attaque lancés depuis le sol et les futures formations de F-35 épaulées par des drones de combat. Dans un premier temps, une partie du rôle des A-10 sera reprise par le F-16 qui est capable de frapper les cibles au sol à distance grâce à ses équipements plus sophistiqués que ceux du A-10. Mais le concept d’appui rapproché continue d’évoluer encore en direction d’un système fonctionnant en nœud informationnel capable d’identifier en temps réel les cibles à grande distance, afin de les attribuer à différents opérateurs tant au sol que dans les airs. Ce nœud opérationnel sera géré par le F-35 qui pourra détecter, informer et attaquer les cibles avec divers moyens combinés. Terminé le A-10 qui tourne au-dessus des formations blindées adverses à basse altitude et faible vitesse. La concentration de défense sol-air telle qu’opérée dans le conflit en Ukraine rend cette tactique obsolète.

L’appui-feu se fera dorénavant en coordination en réseau en y incluant divers moyens de frappe qui seront répartis selon les besoins immédiats et leur capacité d’action. Le départ du A-10 correspond à un profond changement de stratégie en matière d'appui.

Le F-15EX en complément

Face aux nouveaux défis du CAS, le F-15EX « Eagle », doté d’une formidable puissance de feu, viendra compléter l’appui-feu en cours de révision. De fait, l'exercice 2026 demande 21 F-15EX additionnels, ce qui porterait à 129 le nombre d'« Eagle II » à produire.

Ces appareils devant rejoindre l’Air National Guard du Michigan.

Une décision qui devrait ravir l’avionneur Boeing et permettre la jointure avec le futur F-47 NGAD sur les chaines d’assemblage.

Le F-15EX « Eagle II »

F-15EX @ Boeing


Sous la désignation de projet F-15EX, la nouvelle variante du jet offre des commandes de vol plus modernes, un grand écran unique et un radar amélioré. L'avion emportera également beaucoup plus d’armes avec plus de deux douzaines de missiles air-air, soit une capacité inégalée au sein de l’USAF.

Boeing a doté le F-15EX d’une version améliorée du radar Raytheon APG-63 (V) 3 à balayage électronique actif (AESA), avec une nouvelle suite de guerre électronique dénommée EPAWSS « Eagle Passive/Active Warning Survivability », et un capteur IRST et une liaison de données améliorée permettant de travailler en binôme avec le F-22 et le F-35.

Le F-15 ainsi modernisé offre la possibilité de travailler directement avec le F-22 et le F-35 en appui avec une forte capacité de tir grâce au transport de missiles accrus, mais il permettrait également de fonctionner de manière plus furtive avec l’armement monté dans les trappes. La particularité réside dans le fait qu'il sera possible, en fonction de la mission, de choisir entre le transport en interne ou de revenir au transport traditionnel, emport de carburant et armes en externe.

Avec la possibilité d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air, le F-15EX « Advanced » sera bien supérieur à ses concurrents, mais il pourra également emporter une gamme complète d’armes comme par exemple : le JSOW, le Harpoon, le missile antiradar HARM. On parle également d’adapter progressivement des armes à énergie dirigée comme les lasers, une fois que ceux-ci seront disponibles. Par ailleurs, il peut lancer des armes hypersoniques jusqu'à 22 pieds de long et pesant jusqu'à 7 000 livres. La grande taille de l’avion en facilitera l’intégration. Dernier élément, le F-15EX pourra travailler en binôme avec des drones pour les actions de frappes en profondeur.

La plate-forme nécessite également une formation transitoire minimale sans main-d'œuvre supplémentaire et peu ou pas de changements d'infrastructure, assurant la poursuite de la mission.

L'architecture OMS permettra l'insertion rapide des dernières technologies aéronautiques. Pour soutenir davantage la cellule numérique et faire avancer l’insertion de technologies, le programme F-15EX utilise le précurseur à l’initiative DevSecOps du ministère de la Défense, visant à développer des logiciels sécurisés, flexibles et agiles. De plus, l'architecture des systèmes de mission ouverts garantit sa viabilité pendant des décennies. L'épine dorsale numérique du F-15EX, ses systèmes de mission ouverts et sa capacité de charge utile généreuse cadrent bien avec la nouvelle vision de l’USAF d'une future guerre en réseau.  Le F-15EX réunit les avantages de l'ingénierie numérique, des systèmes de mission ouverts et du développement de logiciels agiles pour rester abordable et évolutif pour les décennies à venir.

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