Révélé en décembre dernier (avianews 16.12.24), l’avion de combat taïwanais emportait le missile de croisière « Wan Chien »; voici que ce dernier se prépare à réceptionner une autre arme, antinavire cette fois.

Ching Kuo avec deux Hsiung Feng III sous les ailes @ UDN
Capacité antinavire
L’armée taïwanaise travaille depuis plusieurs mois sur l’intégration de son missile antinavire Hsiung Feng III ou HF-II) AShM (Anti-Ship Missile) sur son avion de combat AIDC F-CK-1 « Ching-Kuo ». La seconde phase d’intégration semble avoir débuté avec la publication d’une photo du missile en version « inert » sous l’aile d’un « Ching Kuo ». Les ingénieurs, ayant dans un premier temps travaillé à rendre le missile plus compact, sont engagés dans la phase de test en vol et prochainement, de largage en vol.
Hsiung Feng III

Hsiung Feng III @ Reuters
Conçu par l'Institut national des sciences et technologies de Chung-Shan (NCSIST), le Hsiung Feng III a une vitesse de pointe de Mach 3,5 et une portée maximale de 150 kilomètres, ce qui lui vaut le surnom de « tueur de porte-avions ».
Taïwan a lancé le programme Hsiung Feng III en 1994 pour contrer le nombre croissant de navires de surface chinois et l'évolution de ses systèmes de défense de flotte. Le premier essai du NCSIST a été réalisé avec le Hsiung Feng III en 1997. D'autres essais ont été signalés en novembre 2004. La marine taïwanaise aurait terminé le test opérationnel initial et l'évaluation en 2005. Le Hsiung Feng III a été dévoilé pour la première fois à Taipei lors du défilé militaire du jour de l'indépendance de 2007. Plusieurs rapports en 2017 ont signalé le développement d'un Hsiung Feng III à portée étendue, intitulé « projet HF-3ER », dont les tests devraient être terminés d'ici le milieu de l'année 2017, et les missiles entrant en pleine production en 2018. Ces rapports affirment que Taïwan prévoit de produire dix à soixante missiles Hsiung Feng IIIER dans le cadre de projets portant le nom de code « God's Spear » et « Dragon enroulé. » Ces améliorations ont augmenté la portée du missile de 120-150 km à environ 400 km. La variante standard Hsiung Feng III mesure 5,1 mètres de long, 0,38 m de diamètre et pèse environ 660 kg au lancement. Le missile transporte une seule ogive semi-perforante hautement explosive de 120 kg. Le missile est propulsé par un propulseur à combustible solide et un statoréacteur à combustible liquide. Le missile est guidé par un INS avec guidage radar actif terminal.
Le HF-III supersonique réduit de façon importante le temps de réaction disponible pour la cible. Lorsque le radar de veille des navires visés détecte un missile subsonique en approche aux alentours de Mach 0.85, tels que le Hsiung Feng, son temps de réaction disponible est généralement d'environ deux minutes. Un HF-III, volant juste au-dessus de Mach 2.0 et à une altitude comparable (au ras des flots), pourrait couvrir cette même distance en moins de 35 secondes.
Dans le cadre du projet de modification HF-III, le NCSIST s’est efforcés de miniaturiser et de le compact.
AIDC F-CK-1 « Ching Kuo »

Ching Kuo biplace @ RoCAF
Le F-CK-1 « Ching-Kuo » est un avion de chasse taïwanais. Il a été développé dans les années 1980-1990 par AIDC, Aerospace Industrial Development Corporation. Le premier vol a eu lieu le 28 mai 1989. Le F-CK-1 « Ching-Kuo » est entré en service en janvier 1994.
Il a été développé dans le cadre du programme IDF, Indigenous Defence Fighter. Il est baptisé en hommage à Chiang Ching-Kuo, président de la République de Chine (Taïwan) de 1978 à 1988.
Le F-CK-1 « Ching-Kuo » est conçu en coopération avec les sociétés américaines General Dynamics pour la cellule, Garrett pour les moteurs et Westinghouse pour le radar. Il a été construit en 130 exemplaires, sur les 250 prévus initialement. La version F-CK-1A, produite en 103 exemplaires, est un chasseur monoplace destiné au combat air-air et d'attaque air-sol. La version F-CK-1B, produite en 27 exemplaires, est un chasseur biplace destiné à l’entrainement des pilotes. La production est arrêtée en 1999.
Contrer la menace chinoise
Avec l’arrivée du « Wan Chien » d’une portée supérieure à 200 km capable de frappes continentales et dans un espace-temps relativement proche du Hsiung Feng III antinavire, l’armée taiwanaise se donne les moyens d’atteindre la profondeur du dispositif chinois pour l’affaiblir et faciliter l’obtention d’un résultat opérationnel tant au niveau de sa logistique sur terre que sur mer en menaçant ses navires, dont les porte-avions.
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