Le Shenyang J-35 à bord du Fujian !
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- il y a 2 jours
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Les médias officiels de l'Armée populaire de libération (APL) ont publié une grande quantité d'images et de vidéos confirmant que les opérations de vol ont commencé sur le porte-avions Fujian (003) avec pour la première fois des avions de combat Shenyang J-35.

Décollage depuis le Fuijian @ PLAN Navy
Catapultes électromagnétiques (EMALS)
Le troisième porte-avions chinois baptisé Fujian a entrepris son neuvième essai en mer depuis mai 2024, et pour la première fois en mer de Chine méridionale. Par ailleurs, le porte-avions chinois est devenu le premier porte-avions au monde à lancer des avions de combat de 5ᵉ génération à l'aide de catapultes électromagnétiques.L’occasion pour la marine chinoise de mettre en avant cette capacité encore unique au monde et de la tester avec plusieurs aéronefs tels que des J-35, DES J-15D de guerre électronique, des chasseurs d'attaque J-15T, des drones de combat aérien furtifs GJ-21 et le centre de commandement aérien KJ-600 AEW&C. Afin d’assurer la sécurité des hélicoptères Z-9 qui étaient engagés.

KJ-600 AEW&C à bord une première pour la PLAN
Au-delà de l’effet marketing, les images posent quelques questions. En effet, les lancements observables semblent avoir eu lieu depuis la catapulte avant bâbord. On ignore s'il s'agit d'un simple artefact de montage ou s'il met en évidence une raison plus profonde, telle que des niveaux de qualification différents pour les trois catapultes électromagnétiques et autres équipements de bord.
De plus, on remarquera que le porte-avions ne compte pas moins de trois avions KJ-600 AEWC à bord. Ces appareils portent les numéros de série 7103, 7104 et 7106. Ce fait souligne la priorité absolue et les progrès satisfaisants du programme d'avions de détection avancée embarqués.
Selon la spécialiste chinoise Lin Zao, le Fujian offre de nouvelles compétences, car les deux autres porte-avions, le Liaoning et le Shandong, sont dépourvus de catapultes et donc de la capacité de transporter des avions AEW&C.

Sur l'ascenseur @ PLAN
Similitudes avec la Navy
Les images permettent également d'avoir un aperçu détaillé des opérations globales du poste de pilotage à bord. La marine chinoise (PLAN) semble suivre de près les concepts opérationnels établis de l'US Navy. Cela concerne notamment le code couleur du personnel à bord. Cette pratique américaine trouve ses origines dans l'expérimentation sur L'USS Langley (CV-1) dans les années 1920. Cependant, le code couleur a changé et varié considérablement au fil du temps.
Les similitudes avec le régime américain incluent des gilets jaunes pour l'équipage des catapultes et les directeurs d'avion, des gilets bleus pour les opérations d'ascenseur, la manutention générale des avions et les conducteurs de tracteurs, et des gilets blancs pour les agents de sécurité et le contrôle qualité. Ce mimétisme a permis à la marine chinoise d’économiser du temps en termes de procédures.
L’arrivée du J-35
Avec l’arrivée du Shenyang J-35 au sein de l’aéronavale, cette dernière va disposer d'un chasseur furtif polyvalent capable de chasser les avions et les missiles de croisière, d'escorter des actifs de grande valeur et de travailler à proximité des côtes contestées où les considérations de carburant, de maintenance et de piste favorisent une cellule plus petite.
Des sources chinoises ont présenté le J-35A comme un chasseur « à chaîne mortelle » : un avion qui non seulement tire, mais aussi détecte, classe et déclenche d'autres armes. Imaginez la surveillance anti-furtive des menaces entrantes, le ciblage en réseau pour les frappes terrestres et maritimes, et les engagements coopératifs avec les missiles sol-air, les navires et autres aéronefs.

J-35 au décollage @ PLAN
Le J-35A présente une silhouette furtive moderne : baies internes, fuselage avant fusionné, empennages inclinés, alignement des bords, panneaux d'accès dentelés et tourelle électro-optique/IR montée sous le nez, dont l'emplacement est globalement similaire à celui de l'EOTS du F-35. Son homologue naval est doté d'ailes repliables et d'une barre de lancement catapultée, tandis que le J-35A de l'armée de l'air les abandonne, adoptant un train avant à une seule roue et une aile plus petite pour de meilleures performances terrestres.
Les images et les rapports suggèrent que les travaux sur la propulsion se poursuivent, depuis les moteurs provisoires des premiers prototypes jusqu'à une voie de production indigène du moteur WS-19.
La furtivité est l'élément le plus difficile à évaluer. Une forme plane nette est nécessaire, mais non suffisante. Les matériaux, les revêtements, l'ajustement des panneaux et la gestion des joints au rythme de croisière sont les clés de la réussite des programmes. La Chine progresse sur ce point, reste inférieure face à la très grande maturité du F-35.
Pour autant, on ne peut que remarquer que chaque génération des jets chinois montre des tolérances de fabrication plus serrées et des traitements de surface plus sophistiqués que les précédents.

J-35 prêt à s'aligner @ PLAN
Une évolution très rapide
On ne sait pas comment va encore évoluer l’expansion de la marine chinoise et de combien de porte-avions elle désire s’équiper. On ne peut passer sous silence le fait que la marine chinoise est passée, en seulement deux décennies, de la rénovation d'un ancien porte-avions soviétique STOBAR à l'exploitation de trois porte-avions, dont deux construits localement. Parmi ces trois porte-avions, le Fujian figure également parmi les plus grands et, à certains égards, les plus modernes au monde. Cette référence, incluant désormais les opérations aériennes depuis le Fujian, reflète une fois de plus le résultat d'un développement et d'une modernisation méthodique et persistant que la marine chinoise continue de maintenir à un rythme considérable.
Remerciements : Lin Zao