Police du ciel, la Croatie en partie autonome !
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L’Armée de l’air croate va pouvoir assurer à nouveau, mais en partie seulement, la police du ciel de son espace aérien. L’occasion de s’intéresser à la surveillance aérienne de la région.

Eurofighter italien en appuis des Rafale croates @Aeronautica Militare
Entrée en service des Rafale
Les avions de combat Rafale de la Croatie vont progressivement pouvoir être engagés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, dans le cadre de la police du ciel, mais ils seront toujours appuyés par les Eurofighter italiens. Jusqu’ici les appareils italiens couvraient entièrement la protection de l’espace aérien en Adriatique et notamment dans le ciel croate. À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, Zagreb devrait passer à une posture de police aérienne nationale avec ses chasseurs Rafale, mettant fin à une dépendance temporaire pour une couverture d'alerte de réaction rapide.
C'est une étape importante en matière de capacité et de souveraineté. Garder les combattants en alerte constante ne consiste pas seulement à posséder des jets modernes, mais à maintenir les équipages, les cycles de maintenance et la préparation au commandement et au contrôle jour et nuit. En termes pratiques, cela augmente la crédibilité de la dissuasion de la Croatie et rationalise l'image aérienne de l'OTAN sur un corridor adriatique stratégiquement fréquenté. Pour l'Italie, le transfert est important parce que la police aérienne est un véritable fardeau opérationnel. Même lorsqu'il n'y a pas d'interceptions de titre, le service QRA consomme les heures d'avion, la disponibilité du pilote et la capacité de maintenance. Avec la migration de la Croatie vers un modèle autonome, Rome peut retrouver la flexibilité nécessaire pour allouer des Eurofighter là où la demande augmente : défense aérienne nationale, tâches d’appui à l'OTAN et le rythme régulier des missions méditerranéennes.
L’Italie, pièce maitresse
Mais avec une dotation minime de 12 Rafale, la Croatie se trouve très limitée dans sa capacité à assurer pleinement la surveillance de son espace aérien. Les Italiens resteront en appui lorsque les Rafale croates seront en surcharge.
De plus la Croatie n'est qu'une pièce d'un modèle plus large. L'Italie reste un fournisseur clé de l'OTAN de « police aérienne en tant que service » pour les alliés qui n'exploitent pas d'avions de chasse ou qui ne maintiennent pas une posture d'alerte à plein temps. La Slovénie est l'exemple le plus clair à proximité : son espace aérien est couvert par un arrangement combiné italo-hongrois dans le cadre de l'OTAN.
Plus au sud, l'Italie aide également à protéger les Balkans occidentaux par le biais d'accords communs : avec la Grèce, elle a assuré la police aérienne pour l'Albanie depuis 2009, le Monténégro depuis 2017, et la Macédoine du Nord depuis 2020. Ces missions sont peu visibles mais stratégiquement pertinentes, car elles étendent effectivement le parapluie de la défense aérienne de l'OTAN à des États qui auraient autrement besoin de s'appuyer sur des solutions ad hoc.
Le point stratégique à retenir est simple, le mouvement de la Croatie vers la couverture Rafale 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, réduit une dépendance à l'égard des chasseurs italiens, mais cela ne réduit pas le rôle de l'Italie en tant qu'épine dorsale de la défense aérienne alliée dans la région. Si, cela met en évidence la façon dont le flanc sud de l'OTAN dépend toujours d'un petit nombre de nations pour maintenir la machine de police aérienne "toujours en marche".
Rappel et future modernisation

Rafale B F3-R croate @ Armée de l'air croate
C’est à la fin de l’année 2021 que la Zagreb a commandé 12 avions de combat Rafale d’occasion, soit 10 monoplaces et 2 biplaces au standard F3-R. Le contrat, évalué à 1,155 million d'euros, comprend un simulateur de vol, un ensemble d'armes de base, des équipements au sol et d'essai, des pièces de rechange, la formation du personnel et des instructeurs, le soutien des constructeurs pendant trois ans et une garantie de 12 mois pour chaque avion, moteur et autre équipement.
L'acquisition de Rafale est un investissement stratégique visant à améliorer les capacités de défense de la Croatie et à assurer l'état de préparation opérationnelle à long terme au sein de l'OTAN.
Mais voilà, en août 2024, Paris autorise le vente de 12 Rafale au standard F4.2 au voisin Serbe, une situation que Zagreb n’avait envisagée et qui a fait grincer des dents. Afin de contrer cette demande une lettre d’intention a été signée pour mettre les Rafale croate au standard F4 (.2 ou futur .3). Cette modernisation renforcera les capacités de combat actuelles de la force aérienne et la placera en équivalence avec le voisin Serbe.



