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Maintien du drone Hermes 900, mais avec des limitations !

Dernière mise à jour : 5 sept.

Le conseiller fédéral Martin Pfister, chef du DDPS, a pris sa décision concernant le drone Hermes 900 (ADS15). Le système est maintenu, mais des restrictions sont aménagées. 

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Hermes 900 à Emmen @ DDPS


Le détail

Le projet de système de drones de reconnaissance ADS 15 fait face à des retards et des problèmes techniques depuis de nombreuses années. Les fournisseurs Elbit et RUAG n’ont pas respecté à plusieurs reprises les jalons contractuels. Dès son entrée en fonction, le conseiller fédéral Martin Pfister, chef du DDPS, a ordonné une analyse approfondie du projet. Sur la base des résultats, le DDPS a décidé de poursuivre le projet d’acquisition.

 

Un abandon du projet entraînerait des lacunes dans les capacités de reconnaissance de l’armée et une perte pure est simple en matière financière.  En même temps, le DDPS estime qu’il n’est pas réaliste d’envisager l’achèvement du projet dans le cadre prévu, les services compétents du département ont examiné en détail, sur mandat du conseiller fédéral Martin Pfister, les options pour la poursuite du projet.

 

Trois fonctionnalités sont abandonnées

Trois fonctionnalités initialement garanties par le fabricant, mais désormais difficilement réalisables passent à la trappe. Il s’agit, premièrement, du système d’évitement automatique (Detect and Avoid) devant être développé par RUAG, deuxièmement, du système de dégivrage, et troisièmement, du système de décollage et d’atterrissage indépendant du GPS.

 

Cette décision implique certes des restrictions en termes de disponibilité, mais elle garantit l’utilisation des capacités essentielles, notamment les vols de reconnaissance de longue durée. Le drone peut en outre servir de plateforme pour de futurs développements, si ceux-ci s’avèrent nécessaires, par exemple pour l’intégration de nouveaux capteurs destinés à la reconnaissance électronique.

Des risques techniques subsistent néanmoins, au niveau des logiciels et des systèmes de commande.

Le projet continuera donc de requérir un engagement significatif en termes de ressources, de temps et de pilotage. Elbit a toutefois promis des concessions substantielles en compensation de l’abandon des trois fonctionnalités, comme la prise en charge des coûts fixes du contrat de service pour une durée pouvant atteindre huit ans.

 

Concrètement ce que cela implique

 Système d’évitement automatique : sans le système Detect and Avoid, les opérations aériennes sont restreintes en journée et dans certains espaces aériens. Concrètement, le drone doit être accompagné, de jour, d’un aéronef d’escorte dans l’espace aérien non contrôlé, jusqu’à une altitude de 3000 mètres au-dessus du Plateau et de 4000 mètres/mer au-dessus de la région alpine. En dehors de ces zones, c’est-à-dire dans l’espace aérien contrôlé ou à l’intérieur des zones interdites, aucune restriction ne s’applique aux vols de drones, et un aéronef d’escorte n’est pas requis. Par ailleurs, la nuit, le drone peut être utilisé partout sans aéronef d’escorte.

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Système de dégivrage : sans cette fonctionnalité, aucun vol n’est possible en cas de conditions propices au givrage.

 

Système de décollage et d’atterrissage indépendant du GPS : sans cette fonctionnalité, aucun vol n’est possible en cas de visibilité fortement réduite en raison du brouillard au sol.

Reconnaissance pour l’armée et soutien aux organisations de sécurité


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Ce qui est préservé

Malgré l’abandon de ces trois fonctionnalités, l’ADS 15 couvre un large éventail d’applications militaires et civiles :

Dans les phases de tensions accrues ou dans des contextes de conflits hybrides, les drones fourniront des renseignements sur les positions des troupes, les sites stratégiques ou les secteurs libres de troupes, soutenant ainsi les opérations de l’armée.

Au quotidien, les drones peuvent être utilisés à des fins de formation, pour surveiller les sites de l’armée et pour soutenir les autorités civiles en cas de catastrophe. Par ailleurs, le système est mis à la disposition, sur demande, de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF), du Service de renseignement de la Confédération (SRC) ou de l’Office fédéral de la police (fedpol).

 

Conditions imposées par la Military Aviation Authority (MAA)

L’autorité de la MAA n’a pas accepter certains élements et donc émis des restrictions.

La décision de renoncer aux fonctionnalités mentionnées réduit la complexité du projet. Toutefois, des défis majeurs subsistent, notamment en matière d’homologation. À ce jour, le fabricant Elbit n’a pas pu démontrer que tous les drones ADS 15 livrés à la Suisse ont été fabriqués conformément à la conception (design) validée. Par conséquent, la documentation nécessaire à l’obtention d’une autorisation d’exploitation sans restriction fait toujours défaut. C’est pourquoi la Military Aviation Authority (MAA) a imposé des conditions aux opérations aériennes. Concrètement, l’utilisation d’un parachute de secours est obligatoire, une altitude minimale doit être respectée, les points d’atterrissage d’urgence doivent être accessibles, et il convient d’éviter de survoler de manière prolongée les zones très densément peuplées. Si ces conditions sont respectées, l’exploitation des drones peut se faire en toute sécurité.

Il est probable que, sur les six drones, au maximum quatre ne puissent pas fournir les preuves nécessaires à leur homologation complète et restent durablement soumis à certaines conditions. Elbit envisage de remplacer un drone, ce qui offrirait la possibilité de disposer d’au moins trois drones exploitables sans condition.

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Hermes 900 @ P.Kümmerling


L’Helvétisation en cause

Si le choix du drone Hermes 900 n’est pas en cause, 11 pays l’utilisent sans problème, ce sont bien les décisions d’aménagements qui posent problèmes.

La volonté de se doter d’un moteur à carburant lourd afin de faire face à des pénuries en cas de guerre était fortement luxueux, surtout que ce modèle n’existait que sur le papier.

Une erreur a été faite par armasuisse lors de la commande en ce qui concerne le type de système anti-givrage. Certes cela peut arriver, mais là les conséquences continuent d’impacter l’ensemble du projet.

Le système anticollision était unique au monde à l’époque et très en avance sur les développements des concurrents. Mais encore à l’état de prototype en ce qui concerne la technique et le domaine d’acceptation juridique pour voler dans un espace civil non validé. A-t-ont été un peu trop optimiste à l’époque ? Certainement, du moins nous aurions pu suivre le développement du système sans l’acquérir et décider ensuite. Il est vrai que si le système avait été au point nous aurions été la première force aérienne à disposer d’un tel système.

On le voit depuis avec d’autres systèmes de drones de nouvelles solutions comme l’ADS-B civil intégré directement dans le drone permettent une utilisation dans l’espace aérien civil en fusionnant les données de transpondeurs et de capteurs. Les concurrents ont depuis apprit des mésaventures du concepteur de l’Hermes 900.

Quoi qu’il en soit cette suite d’erreurs d’appréciation à nuit à l’ensemble du projet et terni l’image de l’armée. Que cela serve de leçon.

 

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