Le Maroc cherche à remplacer ses Alpha Jet !
- Avia news
- 29 juil.
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Les Forces aériennes royales marocaines travaillent à la sélection d’un nouvel avion formateur afin de remplacer l’actuelle flotte d’Alpha Jet. Le choix devrait être encore annoncé cette année.

Alpha Jet marocain @ H. Blindenbascher
L’Alpha Jet au Maroc
Le pays a réceptionné de 1979 à 1981 un total de 24 Alpha Jet E (entrainement) exploités par un escadron formateur et un escadron d'attaque au sol, tous deux stationnés sur la base aérienne de Meknès. Les Alpha Jet ont été employés dans des missions d'appui contre le Front Polisario pendant la guerre du Sahara occidental. Une autre utilisation moins connue a fait la réputation de l’avion franco-allemand dans le pays. Au cours des années 80, le Maroc a connu une succession de sécheresses qui ont beaucoup impacté son économie basée. C'est en 1984 qu'a commencé le projet de modification artificielle du temps en collaboration avec des chercheurs américains et l'appui de l'USAID. Sous la dénomination AL GHAIT, un Alpha Jet a été équipé afin de lâcher une cartouche d'iodure d'argent ou deux en fonction de la dimension du cumulonimbus. C'est ce produit chimique qui sert de catalyseur pour la formation des gouttelettes de pluie. Depuis la confirmation du programme et le passage à la phase opérationnelle, plusieurs autres pays africains ont bénéficié de l'expérience marocaine dans ce domaine.
En 1998, l’Alpha Jet AL GHAIT a traversé les déserts de la Mauritanie et du Burkina Faso. Depuis 2005, il se rend chaque année pendant l'été à Dakar au Sénégal pour participer au programme local d'ensemencement en collaboration avec les experts marocains.
Trois concurrents
Trois appareils sont engagés depuis plusieurs mois au sein du concours avec le Yakovlev YAK-130 « Mitten » russe, le Leonardo M-346 « Master » italien et le Hongdu L-15 « Falcon » chinois. On remarquera au passage que les trois concurrents sont issus de la cellule développée initialement par Yakovelv et Leonardo.
Si la décision définitive n’est pas encore connue, de nombreuses fuites semblent avancer que l’avion chinois est en bonne position pour l’emporter. Trois raisons pourraient confirmer un tel choix. Politiquement le Maroc se rapproche de la Chine, le L-15 est disponible rapidement avec un prix d’achat de base de départ très concurrentiel, soit 10 millions de dollars contre 15 pour le Yak-130 et 30 pour le M-346. Reste à prendre en compte les coûts d’exploitation qui ne sont pas connus pour l’instant. Attendons de voir le résultat du concours.
AVIC Hongdu L-15/JL-10 « Falcon »

L-15 chinois @ PLAAF
La PLAAF (People's Liberation Army Air Force) dispose d’un nouvel avion-école développé par le constructeur aéronautique chinois, Hongdu, en coopération avec Yakovlev. Issus des planches à dessins de l'ingénieur M. Zhang Hong. Le L-15 « Falcon » reprend les lignes du Yak-130, mais dispose d’une capacité supersonique. Au sein de la PLAAF, la désignation est JL-10.
Ce choix permet aux élèves pilotes de poursuivre entièrement leur entrainement au combat sur un seul type d'avion avant leurs affectations en unités de front.
Présenté pour la première fois en 2004, l’avion effectua son premier vol le 26 mars 2006, mais motorisé par deux réacteurs ZMKB-Progress DV-2 sans PC (postcombustion) d'une puissance de 21,58 kN. Pour répondre aux besoins de l’entrainement avancé, les ingénieurs ont finalement opté pour une remotorisation de l’avion avec le Ivchenko-Progress AI-222K-25F (construit sous licence en Chine) d'une puissance comprise entre 49 et 86 kN qui lui permet d’accélérer jusqu'à Mach 1,6. Le moteur IA-222-25F a été initialement développé pour équiper les Yak-130 de l’aviation russe.
Le Hongdu L-15 dispose d'un cockpit doté d’écrans EFIS pouvant accueillir deux membres d'équipage, soit un élève-pilote et un instructeur, ou, en mode attaque légère, un pilote et un officier des systèmes d'armes. Un affichage tête basse multicolore est installé sur le cockpit avant et arrière, tandis que l'affichage tête haute est installé à l'avant du cockpit. Des systèmes de commande de vol numériques « fly by wire » (FBW) et de manette des gaz et de manche (HOTAS) sont également installés dans l'avion. Question armement, le L-15 comprend six points durs, dont quatre sont situés sous les deux ailes et deux sous les extrémités des ailes. Il peut accueillir 3 000 kg de charge utile. L'avion peut transporter des missiles air-air à courte portée, des missiles air-sol, des bombes et des nacelles de roquettes.
Le L-15 a connu un succès à l'exportation en Zambie, où il est désigné L-15Z, avec des livraisons de six avions achevés en 2017 et en Éthiopie.
Leonardo M-346 Master

M-346 Master @ Leonardo
Le M-346 est un avion d'entraînement avancé à la pointe de la technologie conçu et construit par Leonardo Aircraft Division, une société italienne.) Il s'agit d'un avion bimoteur avec une vitesse maximale de Mach 1,2, ce qui en fait une plate-forme idéale pour la formation des pilotes aux opérations avancées d'avions de chasse.
Le M-346 est un avion d'entraînement à réaction militaire à hautes performances développé par la société aérospatiale italienne Leonardo (anciennement Alenia Aermacchi). Le M-346 est un avion moderne à la pointe de la technologie qui offre une formation avancée aux pilotes de chasse, avec des capacités qui peuvent simuler les caractéristiques et les systèmes de vol des avions de combat avancés.
Le M-346 a été développé pour répondre à la demande d'un avion capable de fournir une formation avancée aux pilotes de chasse à un coût inférieur à celui des avions de chasse traditionnels. L'avion est conçu pour être très maniable et capable d'effectuer un large éventail de missions d'entraînement, y compris le combat air-air, l'attaque air-sol et la reconnaissance tactique. Le M-346 est doté d'une conception de type bimoteur et d'une avionique avancée, comprenant un système de commande de vol numérique, un affichage tête haute (HUD) et un affichage multifonction dans le cockpit. L'avion dispose également de divers capteurs et systèmes d'armes avancés, notamment un radar, des systèmes de guerre électronique et une nacelle de canon.
Le développement du M-346 a commencé en 1992 et le prototype a effectué son vol inaugural en 2004. La conception de l'avion intègre des fonctionnalités avancées telles que des commandes de vol électriques, une avionique numérique et un système de formation à la pointe de la technologie. Le M-346 est un avion capable de voler à une vitesse maximale de Mach 1,2 et d'atteindre une altitude de 45 000 pieds. Il a une portée de 1 000 milles nautiques et peut rester dans les airs jusqu'à 2,5 heures. L'avion est propulsé par deux réacteurs Honeywell F124-GA-200, produisant chacun 2 880 kg de poussée. Les moteurs sont équipés de systèmes FADEC (Full Authority Digital Engine Control), permettant à l'avion de fonctionner dans diverses conditions environnementales.
Le cockpit du M-346 est conçu pour fournir une simulation réaliste d'un cockpit d'avion de chasse moderne. Il dispose de trois grands écrans couleur, qui fournissent aux pilotes toutes les informations dont ils ont besoin pour faire fonctionner l'avion. La suite avionique du M-346 est basée sur une conception d'architecture ouverte, qui permet une intégration facile des nouvelles technologies et des mises à niveau. L'avion est équipé d'un système de navigation GPS/INS, d'un altimètre radar et d'un enregistreur numérique de données de vol.
L'une des principales caractéristiques du M-346 est son système d'entraînement avancé. L'avion peut simuler divers scénarios de combat, y compris le combat air-air, les attaques air-sol et la guerre électronique.
Yakovlev Yak-130 Mitten

Yak-130 @ UAC
Le Yakovlev Yak-130 « Mitten » est un avion d'entraînement biréacteur avancé russe. Yakovlev débuta la conception à fin 1991. Des pourparlers débutèrent fin 1992 pour trouver un partenaire occidental. Ce qui fut le cas avec l’Italien Alenia Aermacchi. Le premier vol eut lieu le 25 avril 1996 sur la base de Joukovski. Il rejoignit ensuite l'Italie à l'été 1997. Il était prévu que l'avion soit assemblé par Aermacchi sous la désignation Yak/AEM-130. Pour donner suite à divers problèmes, la collaboration entre les deux avionneurs fut stoppée en 2000.
Trois prototypes furent construits pour la qualification de l'appareil. La qualification préliminaire permettant son utilisation par l'armée de l'air russe en tant qu'avion d'entraînement avancé fut attribuée en novembre 2007 par le centre d'essai en vol Glitz, à Akhtubinsk. La qualification pour l'entraînement au combat a été donnée en 2009.
En 2005, la force aérienne russe passa une première commande de 12 YAK-130. À ce jour, 109 appareils sont en service. L’avion est doté de moteurs Ivchenko-Progress AI-222-25 de 24,7 kN de poussée sèche chacun. En matière d’avionique, il est doté de deux écrans multifonctions (3 à l'export), d'un système de navigation GLONASS (l'équivalent russe du GPS) et son système permet de simuler toutes les armes en service en Russie. Il est capable de simuler les caractéristiques de chasseurs modernes, y compris de 5ᵉ génération. La cellule peut encaisser entre +8G et -3 G. L'appareil peut opérer à partir de terrains mal ou peu préparés et voler à un angle d'incidence supérieur à 42°.
Le Yak-130 dispose de 9 points d'emport, dont 3 sous chaque aile, pour une charge de 3 000 kg. Il possède un radar Osa développé par Zhukovsky, capable de suivre 8 cibles et d'en prendre à partie 4. Il emporte des leurres, un système d’alerte radar et un brouilleur. Il dispose du pod de guidage Platan et il peut employer des missiles air-air R-73 ou air-sol Kh-25, des bombes de 50, 250 kg ou à sous-munitions, des roquettes B-8M ou B-18. Il est équipé d’une nacelle-canon GSH-23 ou d’un canon GSH-301.
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