L’Ukraine désire 100 Rafale !
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Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a annoncé son intention d'acquérir jusqu’à 100 avions de combat Rafale français afin de venir moderniser sa force aérienne et compléter du même coup les 120 à 150 Gripen E suédois en précommande.

L'accord @ Reuters
La déclaration
La déclaration fait suite à la signature d'un accord d'intention entre Zelenskyy et le président français Emmanuel Macron sur l'acquisition d'équipements de défense par l'Ukraine. Selon une déclaration officielle ukrainienne, l'accord permettra à l'Ukraine d'acheter du matériel militaire de fabrication française pour moderniser ses forces armées. Il couvre principalement 100 avions Rafale F4 d'ici 2035, les systèmes de défense aérienne SAMP/T Next Generation, les radars, ainsi que des munitions, et comprend également des options de transfert de technologie et de production conjointe d'avions en Ukraine.
Dassault Aviation détient actuellement des commandes fermes de France et de huit clients d'exportation pour 233 chasseurs Rafale, et la production devrait s'étendre à quatre avions par mois après l'ouverture d'une nouvelle ligne de production. L'installation, composée de plus de 600 ingénieurs, devrait supporter une production annuelle de 30 à 40 avions.
Pour donner un coup de pouce à l'Ukraine alors qu'elle lutte contre l'invasion russe, les deux dirigeants participeront dans l’après-midi à l’Élysée à un « forum drones franco-ukrainien ». Il s’agit de « mise en contact » et de « renforcer les coopérations avec tous les acteurs de cet écosystème, que ce soient les acteurs industriels ou les acteurs financiers », selon l’Élysée.
Quel financement ?
Si l’achat potentiel de Gripen et de Rafale européens n’est pas à remettre en cause en vue de la modernisation de la force aérienne au-delà de la guerre. Une question fondamentale est de mise : le financement.
La Suède évoque trois possibilités de financement : le système suédois de crédit à l'exportation (utilisé par le Brésil). Fonds russes gelés. Aide suédoise directe. Un mixte étant également possible. Des propositions qui ne sont pas toutes forcément possibles. En Europe, il existe
Un mécanisme au sein de l'OTAN, le PURL (Prioritised Ukraine Requirements List), qui permet aux Ukrainiens de commander des armements aux États-Unis, la facture étant réglée par les pays européens disposés à le faire. L'idée de Paris est que de tels achats sur étagère puissent également bénéficier à l'industrie européenne. Mais est-ce que tous les partenaires européens seront d’accord ? Et si la guerre s’arrête d’ici deux ans, seront-ils toujours prêts à payer pour l’Ukraine plutôt que d’investir dans leurs propres forces armées ? Il fait comprendre que nous parlons d’une somme de près de 50 milliards de dollars, soit environ 20 milliards de dollars au minimum pour les 150 Gripen E/F et 30 milliards de dollars pour les 100 Rafale F4.3. Une somme totale colossale qui est variable en fonction de l’évolution des standards.
Nous avons bien ici une demande d'intention, soit un acte politique, et non une commande ferme, tant pour le Gripen que pour le Rafale. Rien n'est donc acté, tant du point de vu du nombre et surtout du financement.
Le Rafale F4
Le standard F4.1 (30 % du standard F4) comprend des mises à niveau des capacités existantes, telles que le radar RBE « AESA » de Thales et la nacelle de ciblage « Talios » qui offriront des améliorations dans le mode air-sol. Le nouveau standard offre également des nouveautés avec « enfin » l’arrivée d’un viseur de casque avec le système Thales Scorpion. Un nouveau système de pronostic et d’aide au diagnostic introduisant des capacités de maintenance prédictive. D’autres optimisations de la maintenance sont également programmées, avec notamment des solutions basées sur le Big Data et l’intelligence artificielle.
Dans le but de permettre au Rafale de combattre au niveau collaboratif et en réseau, l’avion est doté d'une liaison de données améliorée et d'une radio numérique cryptée CONTACT, couplée au système de communication par satellite Syracuse IV.
En matière d’armement, le F4.1 est doté de la gamme de missiles air-air MICA NG (Next-Generation) de MBDA pour le mode air-air. En matière d’attaque au sol, la bombe de 1 000 kilogrammes A2SM/ASSM (armement air-sol modulaire) « Hammer » de Safran est articulée autour d’un système de guidage GPS et inertiel.
Le standard F4.2 disponible au printemps 2026 (60 % du standard final) s’appuie sur les capacités introduites par le F4.1, en mettant l’accent sur l’intégration de l’appareil dans les systèmes de combat connectés et l’amélioration de l’interopérabilité des capteurs, de la fusion des données et des opérations assistées par IA. C’est considéré comme une étape cruciale pour préparer le Rafale à l’espace de bataille futur hautement connecté et au combat collaboratif.
Parmi les nouvelles fonctionnalités figurent les communications par satellite (SATCOM), l’introduction du Link 16 Block 2, les systèmes TRAGEDAC et CAPOEIRA (connectivité améliorée pour les évolutions du Rafale). Ces systèmes permettront au Rafale de recevoir des données d’autres avions en vol pour un ciblage passif. Ces améliorations permettent au Rafale d’opérer plus efficacement dans des opérations multidomaines, combinant les entrées aériennes, terrestres, maritimes, cybernétiques et spatiales en un tableau opérationnel unique. Des améliorations du pod de ciblage TALIOS et de l’OSF (optronique secteur frontal/optronique secteur frontal) amélioreront encore les capacités de ciblage.
Le standard F4.3 (8100 % du standard) disponible en 2030 offrira des capacités avec les nouveaux missiles air-air MICA NG, une suite de guerre électronique SPECTRA améliorée, le système de communication CONTACT et la nacelle de ciblage TALIOS mise à niveau avec des algorithmes d’IA.



