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Premier vol du SJ100 « Superjet » entièrement russe !

Le prototype d'essai de l'avion de ligne SJ-100 « Superjet » l'OP-1 (numéro de série 001, numéro d'usine 97001) produit par Yakovlev JSC, a effectué avec succès son premier vol à Komsomolsk-sur-Amour, le 29 août dernier. L’avion est équipé de tous les composants russes en remplacement remplaçant des pièces occidentales dont l'avion était auparavant équipé.

Le vol

L'avion était piloté par un équipage composé des pilotes d'essai Leonid Chikunov et Dmitry Demenev, ainsi que de l'ingénieur d'essai Denis Velizhanin. La durée du vol était de 54 minutes, il s'est déroulé à des altitudes allant jusqu'à 3 000 mètres et à des vitesses allant jusqu'à 343 km/h. Conformément à la tâche de vol, l'équipage a vérifié les caractéristiques de stabilité et de contrôlabilité de l'avion dans les airs, vérifié le système de contrôle automatique de la pression dans la cabine. Une approche avec remise des gaz a été effectuée avant de poser l’appareil.


Ce qui change

Il faut cependant noter qu’à fin d'accélérer le programme d'essais, les ingénieurs russes ont gardé les actuels moteurs franco-russes SaM146 sur le premier prototype de l'avion. Le deuxième prototype entamera bientôt un programme d'essais en vol avec des moteurs nationaux PD-8, qui subissent actuellement une série d'essais au banc et d'essais en vol dans le cadre du laboratoire volant Il-76LL.

Le vol faisait partie d'un plan plus vaste visant à remplacer les systèmes et composants importés et est le résultat des efforts combinés de nombreuses sociétés de fabrication radioélectrique et aéronautique affiliées à la société Rostec. Les concepteurs et constructeurs russes ont efficacement intégré leurs approches de conception distinctives et leurs innovations technologiques dans l'avion. En effet, développeurs et fabricants russes ont réussi à mettre en œuvre et à fournir leurs propres solutions et technologies de conception à l'avion, y compris l'avionique, le train d'atterrissage, la centrale électrique auxiliaire, le système de contrôle intégré, ainsi que les systèmes d'alimentation électrique, la climatisation, la protection incendie. Selon Yakovlev environ 40 systèmes et unités ont été remplacés sur le Superjet indépendant des importations.

Des sanctions, parfois contournées

Les sanctions internationales imposées à Moscou après le début de son opération militaire spéciale en Ukraine l'année dernière ont rendu plus difficile pour l'industrie du pays l'achat de pièces d'avion pour entretenir ses avions. Plusieurs compagnies aériennes commerciales russes ont été paralysées par les sanctions internationales. A cet effet, plusieurs compagnies aériennes russes exploitant des Sukhoi Superjet 100 (SJ100) ont averti qu'elles devraient immobiliser ces avions en raison des sanctions occidentales qui ont interrompu la fourniture et la réparation de ces moteurs d'avion. Cette situation a poussé le pays à reprendre l’initiative en vue d’une indépendance industrielle.

Pour autant, la Russie a réussi à plusieurs reprises à contourner les sanctions et a acquis des pièces d’avions occidentaux. Cependant, ils réussirent d’une manière ou d’une autre à se procurer du matériel occidental. Selon les statistiques douanières, des transporteurs russes ont réussi à importer plus des appareils de fabrication américaine. On parle par exemple d’au moins 1,2 milliard de dollars de pièces d'avions ont été acheminées vers les compagnies aériennes russes. L'équipement varie de pièces essentielles comme des machines à café, des combinés téléphoniques pour les agents de bord et des chaises de toilettes à d'autres pièces de rechange, des soupapes de pression de la cabine, les écrans du cockpit et le train d'atterrissage. Les pièces seraient arrivées en Russie via des intermédiaires dans des pays comme le Tadjikistan, les Émirats arabes unis (EAU), la Turquie, la Chine et le Kirghizistan. Des pays qui n’ont pas approuvé les sanctions occidentales contre la Russie.


Désire d'autonomie

L’exemple du SJ100 est-il le signe d’un bouleversement en vue de construire une industrie aéronautique russe forte et autonome ? Pour l’instant, Rostec a pour objectif de remplacer les pièces importées qui ont été livrées de l'étranger, pour les projets d'aviation SJ100 et le MS-21. La Russie prévoit de produire annuellement 20 « Superjet » à partir de 2024 et 270 nouveaux moyens-courriers MS-21 à partir de 2029, en commençant par six en 2024, il est prévu de produire 70 turbopropulseurs IL-114, 70 Tu-214 et 12 IL-96 selon le plan de développement de l'industrie aéronautique russe à l'horizon 2030. Seule ou avec ses alliés de la BRICS, (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, EAU et Venezuela) la Russie n’aura pas le choix et travaille à sa mutation. L’avenir nous dira quelle en sera le résultat.

Photos : SJ100 OP-1 @ Rostec

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