Pour la première fois, un membre de la Commission de sécurité nationale du Parlement iranien a déclaré que le pays avait bien passé commande d’avions de combat Sukhoi Su-35 auprès de la Russie. De son côté, l’agence de presse iranienne Tasni News annonce une première livraison en mars prochain.
Le voile se lève
C’est morceau de voile qui se lève avec cette annonce. Les soupçons s’étaient en accumulé depuis plusieurs mois sur la vente potentiel d’avions de combat russes à destination de Téhéran.
Le début des livraisons devraient coïncide avec le Nouvel An iranien. Les appareils devraient être basés à Ispahan. Le 4 septembre dernier le commandant de l'armée de l'air de la République islamique d'Iran (IRIAF), le général Hamid Vahedi, avait annoncé que le pays travaillait à l’acquisition d’avions de combat modernes de type Su-35SE, afin de remplacer les vieux aéronefs en service. Le transfert des appareils étant prévu sous peu, cela confirme l’information selon laquelle des pilotes et mécaniciens s’entrainent depuis plusieurs mois en Russie sur le Su-35. Selon le général Vahedi le pays a besoin de 64 appareils au total.
La situation en Iran
L'Iran dispose de deux escadrons de MiG-29 (19) et un seul escadron de chasseurs d'attaque Su-24M (23) qui forment ses seules acquisitions d'avions de quatrième génération depuis les années 1970. Pour le reste le pays dispose d’une flotte atypique composée de Grumman F-14 (26), de McDonnell F-4 (63), Northrop F-5 (24), Mirage F-1EQ/BQ (12 ex-Iraq), Shenyang F-7 (17) ainsi qu’une dizaine de Saqueh et Kowsar dérivés du F-5.
Le Su-35 devrait venir remplacer les anciens F-4D « Phantom » en service fournis par les États-Unis à l’époque du Shah et fourniraient un complément beaucoup plus lourd et surtout bien plus moderne. Cette acquisition de Su-35 intervient, alors que le pays est sous la menace d’opérations étrangères qui auraient pour cible les infrastructures nucléaires du pays et d'autres cibles militaires. On notera également un rapprochement avec la Russie en matière économique pour contrer les efforts de guerre économique des occidentaux. L’appuis de l’Iran pour Moscou est devenu une évidence avec ses drones notamment.
Des Su-35 initialement égyptiens
La piste des Su-35 prévus initialement pour l’Égypte a été retrouvée. Souvenez-vous, en 2018 la force aérienne égyptienne avait passé commande pour 24 Sukhoi Su-35SE qui devaient être livré à partir de 2020. Or, pour ne pas s’exposer à des sanctions américaines CAATSA pour Countering America’s Opponents through Sanctions, le pays à purement et simplement annuler sa commande. Depuis, Moscou était à la recherche d’un acheteur. Selon toute vraissemblance, et toujours selon le Général Vahedi, les 24 appareils sont ceux initialement prévus pour Le Caire.
Sukhoi Su-35 "Flanker-E"
Le Su-35 est un appareil de la génération 4++ contruit au sein de l'usine KnAAZ. Les caractéristiques de l'avion comprennent une nouvelle avionique numérique avec fusion des données, un nouveau réseau d'antennes radars progressives avec une longue portée de détection et de cibles aériennes. Son noyau est le système de gestion de l'information (SGI), qui intègre les sous-systèmes fonctionnels, logiques, d'information et de logiciels en un complexe unique qui assure l'interaction entre l'équipage et l'équipement. L'IMS comprend deux ordinateurs centraux numériques, dispositifs de commutation et de l'information. Le pilote dispose de quatre écrans MFI avec affichage multifonctions de 9x12 pouces et une résolution de 1400x1050 pixels, soit deux LCD MFI-35, un LCD latéral MFPI-35M, un LCD de secours. Le pilote dispose d’un viseur de casque Sura-M.
Le noyau du Su-35 dispose de deux doubles radars en bande X en réseau, à antennes progressives Irbis-E N035 PESA développé par Tikhomirov avec système IRST OLS-35 à l’avant et un N-011 dans la queue arrière. A l’avant l’antenne est montée sur une unité de commande hydraulique à deux étapes (en azimut et en rouleau). Le dispositif d'antenne scanne par un faisceau électronique dans l'azimut et l'angle d'élévation dans les secteurs non inférieure à 60°. L'unité d'entraînement en deux étapes électrohydrauliques tourne en outre l'antenne par des moyens mécaniques à 60 ° en azimut et 120 ° en roulis. Ainsi, en utilisant la commande électronique et mécanique tour supplémentaire de l'antenne, l'angle de braquage maximal du faisceau peut atteindre 120 °. Le radar Irbis-E détecte les cibles aériennes jusqu’à une portée maximale estimée à 400 km. Pour sa protection l’avion est doté du détecteur d’alerte radar de type L150-35 de TsKBA doté de six antennes couplées au système d’alerte d’approche missile (MAWS) soit des capteur SOAR couvrant les 360° de l’avion complètent le système de détection. De plus l’avion est doté de deux capteurs « SOLO » qui détectent les télémètres lasers. L’autoprotection reprend l’architecture du système L-265M10-01 « Khibiny-M » avec leurres thermiques UV-50M.
La durée de vie de la cellule est de 6’000 heures de vol, soit un cycle de vie de 30 années d'exploitation. La durée de vie assignée des moteurs AL-117S dérivé de l’AL-41F1S (Izd.117).
Photos : 1 Su-35SE initialement destiné à l’Egypte @ NsKPlanes 2 Su-35 @ UAC
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