F-35, le point sur la commission parlementaire !
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- il y a 4 jours
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La nouvelle administration américaine tente de renégocier le contrat sur l’achat des F-35 pour notre pays, une action qui s’inscrit dans le cadre des pressions de type MAGA. Une action qui se distance des procédures normales d’achat d'État à État traditionnelles comme exécutées par le passé avec le Boeing F/A-18 « Hornet ».

Maj. Kristin "Beo" Wolfe, F-35A Lightning II Demonstration Team @USAF
Autorisation de la DSCA pour la Suisse
Le département d'État américain a approuvé en 2020 une éventuelle vente à la Suisse de 40 jets F-35 d'un coût de 6,58 milliards de dollars, le gouvernement suisse a demandé l'achat de jusqu'à quarante (40) avions F-35 Joint Strike Fighter Conventional Take Off and Landing (CTOL) ; des moteurs Pratt & Whitney F-135 ; des missiles tactiques Sidewinder AIM-9X Block II+ (Plus) ; des kits de guidage KMU-572 JDAM pour GBU-54 ; une bombe de petit diamètre II. Sont également inclus les systèmes de guerre électronique ; commandement, contrôle, communications, informatique et renseignement/communications, entre autres. Le coût total estimé est de 6,58 milliards de dollars.
Le contrat
Le contrat d’acquisition finalement de 36 F-35 américains représente un montant de 6,035 milliards de dollars, soit 5,98 milliards de francs suisses (on notera que plusieurs journaux confondent le prix en CHF et en USD). La BNS a de son côté acheté pour 6,3 milliards de dollars avec 6 milliards de francs suisses au taux de change de l’époque, soit 0,95.
On rappellera que la commission de l’époque en 2022, la GPK-N mentionnait diverses informations sur le prix fixe. À l'issue de son inspection, le GPK-N n'a pas reconnu de besoin d'action supplémentaire sur cet aspect.
Surcoût demandé
Normalement, dans ce type de contrat, les surcoûts ou baisses de coûts (nous avions finalement payé 300 millions de moins les F/A-18) sont calculés sur l’ensemble des lots nécessaires à la production de l’avion pour le client. Il est vrai que Lockheed Martin subit des surcoûts de production comme tous les avionneurs (les concurrents européens ne sont pas épargnés). Ses coûts additionnels sont négociés avec le département d’État qui concentre les contrats pour l’armée américaine et les pays étrangers. En fonction du nombre d’avions en commande et des variables, un prix final est décidé pour chaque lot annuel. Or l’actuel lot 18 dans lequel nos premiers F-35 sont prévus n’est pas encore signé, ni les suivants (lot 19 fin d’année, puis les 20 et 21 en 2026). Les surcoûts avancés de 600 millions à 1,3 milliard ne peuvent être justifiés à ce jour. Pour autant, il se peut qu’un surcoût soit possible, mais dans ce cas uniquement une fois les lots des F-35 fixés pour notre pays et les autres clients.
La réaction
Le différend entre la Suisse et les États-Unis sur le prix de 36 avions de combat F-35 a fait l'objet d'une réunion extraordinaire d'une commission parlementaire. En présence du ministre de la Défense Martin Pfister, la commission a mené un débat de principe approfondi sur l'achat. La discussion devrait se poursuivre après la pause estivale. Cependant, plusieurs options ont déjà été rejetées.
– Pas de suspension des paiements pour les jets.
– Pas d'alternatives européennes.
Le Conseil fédéral entame des négociations avec les États-Unis et examine les options. Pour le CF ont maintien le prix négocié lors du contrat, un négociateur a été engagé sur le dossier.
Le chef de l'armée, Thomas Süssli, a déclaré mercredi dans une interview accordée à SRF que l'armée avait besoin de cet avion de chasse.
En cas de difficulté sur une entente du prix, on pourrait cependant ajuster la quantité d'avions de chasse F35 à acheter. On pourrait éventuellement diminuer le nombre à 28 et, le cas échéant, compléter par la suite avec l’achat d’un nouveau lot de F-35.
Il est également étudié si l’on pourrait se passer de la demande d’offsets, soit plus de la moitié de la créance monétaire supplémentaire de Washington qui serait couverte par plus d'un milliard de dollars. Mais cette action aurait un contre-coup sur l'emploi.
Rappel
Le choix du F-35A a été motivé par les résultats de l’évaluation de 2019. Il en ressort que le F-35 a devancé largement ses concurrents dans tous les domaines techniques, sauf dans le domaine des compensations. L’avion est furtif, donc plus difficilement détectable, il jouit ainsi d'une grande capacité de survie. Le prix à l’achat et à l’exploitation sont également les moins chers pour le F-35, même en cas de surcoûts. Résultats :
1. F-35 avec 365 points
2. F/A-18 Super Hornet avec 269 points
3. Avion européen
4. Avion européen
Dassault Rafale et Airbus pour l’Eurofighter n’ont pas autorisé la publication des résultats.