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Premiers essais de combats aériens d’un F-16 contrôlé par l'IA !

Révélé en début d’année dernière (avianews 15 février 23), une intelligence artificielle (IA) est capable de faire voler un avion de combat. Cet exploit a été réalisé par une équipe composée de l’US Air Force de l'Air Force Research Laboratory (AFRL) de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) et l’Air Force Test Center ainsi que de Lockheed Martin.


Le X-62A VISTA @ DARPA


L’IA en combat aérien 

Le programme ACE du DARPA a testé cette fois des algorithmes d'IA sur un F-16 en combat contre un F-16 piloté par l'homme. Ces tests ont eu lieu à la Air Force Test Pilot School de la base aérienne d'Edwards, en Californie, à l'aide du X-62A ou VISTA (Variable In-flight Test Aircraft) un F-16 spécialement adapté.

Les premières phases menées de 2023 à 2024, ont montré des progrès dans le vol autonome et l'équipe homme-machine pour des applications militaires. Les États-Unis L'école de pilotes d'essai de la Force aérienne et la DARPA ont été reconnues comme finalistes pour le Robert J. 2023. Trophée Collier pour leur contribution à l'avancement de la technologie aérospatiale par le biais du programme ACE.Sur une période de moins d'un an, le programme ACE a mis en œuvre des agents d'IA dans les systèmes du X-62A et a apporté des modifications logicielles, aboutissant à plus de 21 vols d'essai et à des engagements réussis avec des avions F-16 habités. Ces engagements impliquent à la fois des manœuvres défensives et offensives, démontrant le potentiel du vol contrôlé par l'IA dans des scénarios de combat complexes.Ce test représente un pas en avant essentiel dans l'intégration de l'apprentissage automatique dans les systèmes critiques pour le vol, avec des applications potentielles dans la technologie aérospatiale militaire et civile.


une représentation visuelle de la fusion du X-62A et du F-16 pendant le combat aérien simulé et cockpit du X-62A@ DARPA


Objectif

L'USAF décrit VISTA comme un "accélérateur d'essais en vol", permettant aux chercheurs et aux pilotes d'essai d'augmenter la vitesse à laquelle les algorithmes de vol autonomes sont développés et testés.

La plate-forme X-62A permet à l'USAF d'exécuter rapidement des essais d’algorithme en vue d’obtenir une autonomie tactique et d’améliorer les tests en vol de modèles de véhicules à voilure fixe piloté par l’homme ou autonome. Cette formule retenue semble donc avoir permis d’aller très vite dans le développement d’algorithmes permettant de contrôler l’avion et ceci sans rencontrer de problème de navigabilité ou de sécurité. 

Selon un porte-parole du DARPA « Cela nous a permis d'accélérer d'au moins un an les essais en vol à grande échelle de l'autonomie pilotée par l'IA ».

L'USAF note que l'objectif de son programme de vol AACO est de développer un pilote automatique avancé piloté par l'IA capable d'effectuer des fonctions d'aviation et de navigation et des comportements autonomes tels que l'intelligence avancée, la surveillance et la reconnaissance, et le combat au-delà de la portée visuelle.

La DARPA affirme que son programme est axé sur le développement d'une autonomie basée sur l'IA pour le combat aérien en utilisant « le combat aérien collaboratif homme-machine ». De son côté, Lockheed Martin souligne que ses technologies autonomes sont destinées à aider les opérateurs humains de l'entreprise à maximiser les performances, la sécurité et la connaissance de la situation.

« Les implémentations de Lockheed Martin permettent aux utilisateurs de garder le contrôle tout en leur permettant d'être plus sûrs, plus efficaces et mieux à même de se concentrer sur des tâches de niveau supérieur en leur permettant de prendre rapidement des décisions plus éclairées », déclare la société.

 

L’IA comme aide au pilotage

Pour le DARPA, il n’est pas question de confier pleinement le pilotage à une IA. Mais de permettre à celle-ci dans un avenir proche d’assister le pilote. Pour le DARPA l’IA va permettre de réduire par exemple les accidents et les décès survenus lors d'entraînements de combat aérien impliquant des avions F-16 et F/A-18 entre 2000 et 2016 aux Etats-Unis. C’est sur cette base de données que l’IA a débuté son apprentissage en vue de reconnaître les erreurs humaines. Mais cela ne suffit pas, l’algorithme peut ne pas forcément décrypter correctement chaque scénario avec justesse. Pour cela il est important de réaliser des essais réels. Permettre à un avion avec pilote optionnel comme le X-62A de se battre contre un véritable adversaire humain qui prend des décisions indépendantes imprévisibles et forment les environnements et situations propices à l’apprentissage de l’IA.

 

Pour l’US Air Force la montée en puissance de l’IA dans les cockpits est inévitable, et est déjà bien présente au sein de la nouvelle génération d’avions. L’USAF précise cependant que l’homme aura toujours sa place dans la boucle, mais que la position de ce dernier dans la boucle devrait évoluer à l’avenir. 


X-62A en vol @ DARPA


L’avion test X-62A

Le banc d'essai X-62A de Lockheed Martin est un avion de combat de type NF-16D Block40 « Peace Marble Il » modifié par le célèbre bureau d’étude « Skunk Works » de l'avionneur et la société d'essais en vol Calspan basée à Buffalo, New York pour que l'USAF Test Pilot School (TPS) à Edwards AFB, puisse tester et développer en réelle des technologies d'intelligence artificielle et de vol autonome. Précision encore que ce F-16 est un appareil dédié aux essais en vol depuis près de 20 ans. L’avion est doté d’une architecture ouverte, capable de recevoir de nouveaux logiciels modulaires de manière facilitée.

 

 

 

 


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