Pas de F-35B pour l’aéronavale espagnole !
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Quel avenir pour l’aéronavale espagnole et son porte-aéronefs de 27 t de classe Juan Carlos Ier ?

AV-8B Espagnol@ Aéronavale espagnole
La décision
L'Espagne n'envisage plus l'option d'acheter des avions de combat F-35 VTOL de fabrication américaine et se concentrera sur l’Eurofighter et le programme Future Combat Air System (FCAS) pour équiper l’Armée de l’air, a déclaré ce mercredi un porte-parole du ministère de la Défense. Le gouvernement avait alloué 6,25 milliards d'euros (7,24 milliards de dollars) dans son budget 2023 pour acheter de nouveaux avions de combat, mais le projet du gouvernement espagnol de dépenser la majeure partie des 10,5 milliards d'euros supplémentaires pour la défense cette année en Europe a rendu impossible l'acquisition d'avions de combat de fabrication américaine.
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez a annoncé plus tôt cette année son intention d'augmenter les dépenses de défense pour atteindre l'objectif actuel de l'OTAN de 2 % du produit intérieur brut cette année, et a ensuite refusé d'augmenter les dépenses à 5 % à long terme. La position de Sánchez a été fortement critiquée par les États-Unis. Le président Donald Trump, qui a menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires sur les marchandises du pays. Le Premier ministre Pedro Sanchez argumente politiquement ce choix en faisant front face aux demandes de l’administration américaine avec un refus du F-35B qui ressemble à un baroud d’honneur. Pour autant, le financement en est la véritable raison.
Choix restreint

F-35B VTOL @ US Navy
Le remplacement des vénérables EV-8B « Harrier II » de l’aéronavale reste ouvert. Quels sont les avions qui permettent un atterrissage à la verticale sur un porte-aéronef tel que le Juan Carlos Iᵉʳ ? Rappelons au passage qu’il ne s’agit pas d’un bâtiment de type porte-avions de 40 à 100 tonnes. Son pont d'envol fait 202,3 mètres de long et 32 mètres de large, soit une surface de plus de 4 500 m² et compte 6 points d'appontage pour hélicoptères NH90 et 4 points pour des machines du type hélicoptère Boeing CH-47 Chinook. Pour la mise en œuvre d'avions à décollage court, le pont s'achève sur l'avant par un tremplin incliné à 12 degrés. Le hangar, desservi par deux ascenseurs, peut abriter 12 appareils.
À cette question, l’amiral Jaime Muñoz-Delgado, le chef d’état-major de l’Armada Española, déclarait il y a peu : « Notre flotte d’avions Harrier a une durée de vie jusqu’à la période 2025-2027. Et il n’y a qu’un avion à décollage vertical et à atterrissage vertical sur le marché : le F-35B de Lockheed-Martin. Telle est la réalité. »
Malgré l’urgence de se rééquiper en avions de combat pour la Marine espagnole, le gouvernement ne semble pas pressé de concéder cet effort budgétaire. Si l’Espagne veut toujours avoir une force d’action sur son aéronef Juan Carlos Ier, elle devrait dans tous les cas revoir ses futures capacités à la baisse avec par exemple la mise en service de drones. Une solution incomplète d’une part et les options européennes sont également limitées, le pays pourrait se tourner en direction de la Turquie. En parallèle, c’est également la capacité aéronavale européenne dans son ensemble qui s’en trouve affaiblie.
AV-8B Harrier II / EV-8 Matador
Les Harrier qui volent actuellement dans le 9ᵉ escadron de la Aircraft Flotilla appartenant à la Navy Air Arm sont la dernière modernisation qui a été réalisée sur l’AV-8B. Ces AV-8B (qui étaient un développement des États-Unis, de l’Italie et de l’Espagne) sont arrivés en Espagne en 1987 avec l’idée de remplacer leur prédécesseur l’AV-8A « Matador ». Douze monoplaces et un biplace sont arrivés pour la formation, ils ont été désignés avec l’immatriculation VA.1A-. Entre 1996 et 1997, huit nouveaux AV-8B Plus ont été assemblés dans les Construcciones Aeronáuticas S.A à Getafe et cinq autres ont été le résultat de la modification de cinq anciens AV-8B. Un nouvel avion d’entraînement TAV-8B sera également livré en 2000. La modernisation de ces Harrier consistait en un fuselage plus grand, une plus grande capacité intérieure de carburant dans la zone de l’aile, un nouveau moteur qui développait une plus grande puissance, un radar AN/APG-65 qui lui confère une capacité de jour comme de nuit, un FLIR AN/AAR-51 (situé à l’extérieur dans la partie supérieure du nez), dispose de six stations sous les ailes. En tant que défense passive, il dispose également d’un distributeur de leurres situé à l’arrière de l’avion. Ces avions étaient immatriculés VA.1B.
En ce qui concerne les missions confiées, on peut citer le Combat Air Patrol, l’ISR (Identification, Surveillance and Reconnaissance), le Combat Search and Rescue, la reconnaissance armée et les attaques sur des cibles navales et terrestres, les Air Support), Pour tous ces types de missions, du fait de leur caractéristique V/STOL, le Harrier, en plus de pouvoir utiliser n’importe quelle piste d’une base aérienne, est également utilisé, et c’est sa première qualité, l’utilisation à bord du Juan Carlos I. De cette façon, il assure la protection de la flotte et est un acteur important dans le soutien du Corps des Marines.
Aujourd’hui et en raison des années qu’ils ont derrière eux, en effet la marine espagnole sera bientôt le dernier opérateur de ce magnifique et exceptionnel système d’armes.