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Pas de F-35 pour la Thaïlande pour l’instant !

Tout le monde ne peut obtenir des F-35, Bangkok vient d’en faire l’expérience. A la place, Washington propose deux appareils, soit les variantes du F-16 « Viper » ou le F-15EX. Retour sur ce dossier, qui doit permettre à terme à la Royal Thaï Air Force (RTAF) de maintenir sa préparation au combat et la capacité de défense aérienne de la Thaïlande. En priorité, les plus anciens Northrop F-5 E/F et F-16 A/B doivent être remplacés.

Rappel

Courant 2022, la RTAF a émis une demande officielle d’information en vue d’acquérir l'avion de chasse le plus moderne et le plus performant qui réponde au budget et aux exigences opérationnelles du service. Le cabinet thaïlandais a autorisé, la demande de la RTAF d'acquérir quatre F-35 pour l'exercice 2023 pour 415 millions de dollars (13,8 milliards de bahts) en janvier 2022. Pour le commandant en chef de la Royal Thai Air Force (RTAF), l’ACM Alongkorn Vannarot, le F-35 représente ce qu’il a de plus moderne. L’objectif est d’acquérir jusqu’à 12 F-35A en étape d’ici à 2032. Le pays était dans l’attente d’une autorisation d’exportation de l’avion de 5 ème génération. Celle-ci devait être validée par une décision du Congrès américain sur l'approbation ou non de la vente à la Thaïlande. Pour ce faire, durant l’été 2022 une délégation américaine s’est rendue en Thaïlande, afin d’évaluer la capacité de la Royal Thaï Air Force à exploiter et à entretenir la nouvelle génération d'avions de combat.


Réponse momentanément négative et choix alternatifs

L’expertise de la délégation est donc sans appel, du moins pour l’instant. L’évaluation aurait démontré des lacunes importantes en matières d’adaptation des infrastructures et un risque élevé en ce qui concerne la sécurité système. Entendez par là, un risque d’espionnage important. La Chine étant indirectement pointée du doigt. Mais Washington est disposée à travailler avec la Thaïlande en vue d’améliorer ses capacités et ses mesures de protections. Ce n’est qu’à ce prix que le pays pourrait obtenir plus tard des F-35.

Le porte-parole de la RTAF, AVM Prapas Sonjaidee a précisé que la RTAF comprenait la décision américaine et que le pays se devait d'investir dans une infrastructure militaire plus avancée requise pour le F-35A, conçu avec de nouveaux concepts techniques et opérationnels et doté de capacités furtives. En attendant, la RTAF allait étudier les deux alternatives proposées par Washington. Il s’agit du Lockheed Martin F-16 « Viper » Block 70/72 et du Boeing F-15EX « Eagle II ». En parallèle, Bangkok étudie également l’achat potentiel de Saab Gripen E. Le pays utilisant déjà la version C/D de l’avion de combat suédois.


La tentation chinoise

Bangkok et Pékin se sont notablement rapprochés ces dernières années, achat de matériels militaires et organisation régulièrement d’exercices de combat aérien conjoints. Le dernier ayant été organisé en Thaïlande avec des avions des deux parties ayant pour but de renforcé les capacités de combat et opérationnelles conjointes des forces aériennes des deux pays grâce au partage d’expériences précieuses l’une pour l’autre. Le dernier exercice de ce type,

Falcon Strike-2023 s’est terminé il y a peu. Au cours des exercices conjoints qui ont duré 21 jours en Thaïlande, les troupes participantes des deux pays ont effectué des sujets d’entraînement, notamment le soutien aérien, l’assaut terrestre, la défense aérienne conjointe et le déploiement à grande échelle. Du côté de la Thaïlande des Saab JAS 39 Gripen, des Alpha Jet et l’avion d’alerte avancée Saab 340 Erieye ont été engagés face aux J-10C JH-7A et l’avion d’alerte précoce KJ-500 ainsi que des J-11B chinois.

Il faut ajouter que le rapprochement stratégique entre Bangkok et Pékin concerne également le domaine d’initiatives économiques, comme le projet de « la nouvelle route de la soie », ainsi qu’une coordination diplomatique sur les questions de sécurité régionale. Ce rapprochement inquiète de nombreux observateurs, à plus forte raison que Pékin serait prêt à proposer le Shenyang J-31 « furtif » pour venir équiper la RTAF. Un glissement complet en direction de la Chine reste pour l’instant hypothétique, du fait que la grande majorité des militaires thaïlandais restent pour l’instant en faveur du monde occidental et semblent méfiants face à la politique menée par Pékin. Car du point de vue politique, le rapprochement n’est toutefois pas sans tensions, Bangkok se trouvant en position de vulnérabilité vis-à-vis de Pékin et voyant sa crédibilité au niveau international affectée.


Photo : F-16 de la RTAF @ RTAF

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