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Air Force One, le cadeau empoisonné du Qatar  !

Le feuilleton du futur avion présidentiel américain nous offre une nouvelle saison. Afin de contrer les retards de la mise en service et pour calmer l’actuel locataire de Maison Blanche, le Qatar offre un Boeing B747-8 VIP afin de remplacer provisoirement les appareils en service. Cette offre alléchante pourrait, en cas d’acceptation, se révéler comme une épine dans le pied de l’administration Trump.

L'avion potentiellement offert @ Global Jet


Rappel

L’US Air Force (USAF) exploite actuellement deux VC-25A, qui sont des Boeing B747-200B fortement modifiés pour les voyages présidentiels américains. Cependant, ces avions datant de la fin des années 1980 doivent être remplacés. Alors que l’USAF attendait depuis des années la livraison de deux B 747-8 modifiés flambant neufs connus sous le nom de VC-25B, le programme de fabrication et de livraison de ces nouveaux avions a connu de nombreux retards. Ces derniers ne devraient entrer en service pas avant 2027 au mieux.

Le VC-25B avait été budgété pendant l'administration Obama, mais lorsque Trump a pris ses fonctions, il a fait pression sur Boeing pour qu'il réduise les coûts du programme, qui étaient ensuite budgétés à 4 milliards de dollars. Boeing a accepté un contrat à coût fixe et il est rapidement devenu clair que les nouveaux Air Force One coûteraient plus cher, ce qui ferait que l'avionneur continuerait à perdre de l'argent, une situation à mettre en parallèle avec les difficultés rencontrées par ce dernier. On ajoutera que la crise du COVID a joué également un rôle en ce qui concerne les fournisseurs et autres sous-traitants de l’avionneur ainsi qu’en ce qui concerne les limites du personnel de l’usine du Texas où les dispositifs de sécurité exigés par l’US Air Force ont été ajoutés aux avions.

Le président Trump n’est évidemment pas satisfait de la situation et a chargé le milliardaire Elon Musk de trouver une solution avec Boeing pour rattraper le temps perdu. Le 18 décembre dernier, le PDG de Boeing, Kelly Ortberg, a rencontré Elon Musk et des membres de l’US Air Force afin de discuter de ce qu'il fallait faire pour accélérer les livraisons des VC-25B. Si des solutions ont bien été trouvées, la réduction du temps de livraison ne satisfait encore personne.

Frustré par le processus d’acquisition des VC-25B, le président Trump a clairement indiqué qu’il cherchait ailleurs une solution possible. En février 2025, Trump a été aperçu en train de faire le tour d’un Boeing B747-8I privé à l’aéroport de West Palm Beach (PBI), près de sa station balnéaire de Mar-a-Lago en Floride. L’avion, immatriculé P4-HBJ, avait précédemment volé pour le compte du gouvernement qatari, mais plus récemment, il est immatriculé au nom de Global Jet (île de Man).

Le cadeau du Qatar ?

Intérieur du P4-HBJ @ Global Jet


Lors de sa prochaine visite au Moyen-Orient, le président américain pourrait accepter un cadeau sous la forme d’un Boeing B747-8I VIP de la part de la famille royale qatarie au pouvoir. L’avion fonctionnerait comme une nouvelle version d’Air Force One jusqu’à peu de temps avant la fin de son deuxième mandat au début de 2029 au plus tard, à moins que les VC-25B n’arrivent entre-temps en service. L’avion de remplacement sera alors transféré à la fondation supervisant la bibliothèque présidentielle de Trump, qui n’a pas encore été construite. Cette éventuelle solution temporaire soulève déjà de nombreuses questions et critiques.

D’un point de vue officiel, rien n’est fait. Le transfert éventuel d’un avion pour une utilisation temporaire en tant qu’Air Force One est actuellement à l’étude entre le ministère de la Défense du Qatar et le ministère américain de la Défense, indique le communiqué. « Mais l’affaire reste en cours d’examen par les services juridiques respectifs, et aucune décision n’a été prise. »


Intérieur P4-HBJ @ Global Jet


Ce qui pose problème

Dans le cadre hypothétique d’une acceptation, l’Administration Trump se retrouverait face aux problèmes suivants : un tel cadeau de la part d’un pays peut être considéré comme de la corruption. D’ailleurs, en vertu de la Constitution américaine, une clause d’émoluments interdit à toute personne occupant une fonction gouvernementale d’accepter un cadeau, un émolument, une fonction ou un titre d’un « roi, d’un prince ou d’un État étranger », sans le consentement du Congrès.

Second problème, la conversion du Boeing B747 nécessiterait d'énormes sommes d'argent (transformation des communications, bureau sécurisé, salle de conférences, protection cyber, systèmes anti-missiles, etc.), prendrait des années à terminer et pourrait introduire des lacunes alarmantes en matière de capacités et des vulnérabilités de sécurité. Sous couverture, un agent du Secret Service déclarait qu’il serait très compliqué de « nettoyer » l’avion de tous systèmes d’espionnage qui pourraient avoir été installés, et ce sans pouvoir démonter complètement l’avion.

L’avion en question

Le B747-I VIP a un peu plus de 13 ans, ayant volé pour la première fois en mars 2012. Il a été livré à l’escadrille Qatar Amiri avec l’immatriculation A7-HJA et est resté opérationnel dans ce rôle pendant plus de dix ans. Pendant ce temps, il a été réimmatriculé A7-HBJ en juillet 2015, avant d’être transféré à Global Jet en décembre 2023, et immatriculé P4-HBJ.

Alors, acceptera ou pas ?

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